Mise en contexte :
Dans le cadre du projet « justice et équité pour la montagne » (JEM) la coalition civile pour la montagne et l’association Al Hadaf Boulemane ont organisé le 12 Novembre 2016 une animation Agora sur le climat et questions de développement des zones montagneuses au Maroc en Marge de Cop 22, en partenariat avec Counterpart international CSSP avec le soutien de l’USAID.
Objectifs spécifiques :
- Mobiliser et sensibiliser les organismes nationaux et internationaux sur la gestion des ressources naturelles des zones montagneuses au Maroc.
- Contribuer aux efforts de mobilisation et de sensibilisation pour remettre en question la problématique des zones montagneuses.
Acte de la rencontre:
La rencontre a démarré par un mot d’ouverture par Mr : Mohamed DDICH président de l’association Al hadaf Boulemane et coordinateur national de la coalition civile pour la montagne,en soulignant dans ce contexte l’importance de cette dynamique de plaidoyer visant à faire entendre les préoccupations et les revendications des populations des montagnes. Ces populations souffrent de la marginalisation, la pauvreté, l’analphabétisme, le manque de services de santé, les problèmes socio-économiques et d’une confiscation des droits culturels…
En présence de plus de 70 participantes et participants membre de la coalition civile pour la montagne CCM être présentants des organismes nationaux et internationaux, Mr : Mohamed DDICH a explicité l’objectif majeur du projet : justice équité pour la montagne visant à contribuer au développement d’une politique publique spécifique aux zones montagneuses au Maroc. Cela passe, ajoute-t-il, par un partage d’expériences et une mise en synergie des potentialités et des volontés existantes dans tous les massifs des zones montagneuse au Maroc. La Coalition, a-t-il renchéri, se compose fort heureusement de plusieurs dynamiques, actives sur des axes variés de travail, ce qui enrichit nos affluences, renforce notre plaidoyer et valorise davantage nos potentialités montagneuses.
Le premier exposé de cette rencontre portait sur : accès aux énergies renouvelables pour les zones de montagne : équité sociale et développement durable. Dans ce sens, le Professeur Mr : Hassan HAJJAJ (Faculté des Sciences, Université Moulay Ismail, Meknès)a donné un bref aperçu sur le rôle majeur de la forêt dans la lutte contre les changements climatiques et l’atténuation de ses effets. « La forêt assure un rôle de fixateur de dioxyde de carbone et de sauvegarde de la biodiversité de la faune et la flore. Mais pour qu’elle puisse jouer pleinement son rôle, on doit veiller à sa préservation et valorisation »va-t-il fait remarquer.
Il a ainsi présenté un exemple de territoire de la région de Boulemane souffrant « d’un problème majeur qui consiste en l’exploitation excessive du bois forestier. Cette consommation rapide et excessive dépasse la vitesse de reproduction et de développement des écosystèmes forestiers (de 50 à plus de 800 ans), ce qui constitue une menace pesante sur leur durabilité. Il est impératif de protéger la richesse forestière, pour lui permettre de jouer pleinement son rôle d’amortisseur des changements climatiques, mais aussi de pourvoyeur de richesse aux populations de la région ».
Mr : Hassan HAJJAJ enfin a bien défendu « l’utilisation du mix énergétique biomasse-énergie éolienne et solaire pour atténuer l’impact anthropique sur les ressources naturelles régionales et assurer la couverture des besoins énergétiques de la région et la diminution de la pollution atmosphérique ».
Le deuxième exposé de cette rencontre portait sur : Les montagnards : un mouvement social émergent. A ce sujet, le Professeur Aziz DDICH (Faculté de sociologie, Université Granada Espagne) a présenté deux contextes pour son intervention :
- Un contexte Académique : concernant la réalisation de plusieurs études sur « les nouvelles articulations socioéconomiques et politiques dans les pays de la Méditerranée et concrètement le Maroc » ;
- Un contexte personnel :« Vue mes origines montagnardes, ça me concerne beaucoup de contribuer au renforcement des acteurs qui défendent les intérêts des populations des zones montagneuses par la mise à disposition d’une étude analytique du mouvement des montagnards et ses différentes dynamiques. »a-t-il fait annoncé.
Il a également présenté trois aspects pour définir un mouvement social :
- L’aspect organisationnel ;
- L’aspect des croyances partagées ;
- L’aspect de l’action collective conflictuelle.
Et alors d’après les premières analyses sur la base de ces critères on peut affirmer que le mouvement des montagnards respecte les trois aspects qui définissent un mouvement social.
Selon Mr Aziz DDICH,l’analyse historique du mouvement montagnard démontre que le mouvement a passé par 3 phases essentielles :
- La première phase : c’est précisément avant les années 2000 ;
- La deuxième phase qui commence en 2000 ;
- La troisième phase depuis 2007.
Mr : Aziz DDICH enfin a indiqué que le mouvement des montagnards se caractérise par :
- Une forte présence de l’identité montagne dans le discours des acteurs impliqués ;
- Une forte présence des élites au sein du mouvement ;
- Un mouvement collaborateur qui adopte une attitude de dialogue entre les différents intervenants et acteurs ;
- Un mouvement ouvert sur les institutions de la recherche académique ; les institutions officielles ; et ouvert sur d’autres mouvements sociaux ;
- La grande capacité de mobilisation et création des sous dynamiques thématiques.
Les coordinateurs et les coordinatrices des pôles de la coalition civile pour la montagne C.C.M ont mis l’accent sur plusieurs points dont on peut citer:
- La montagne est un espace plein d’atouts, et pourtant c’est un milieu qui souffre d’un fort enclavement, d’un sous-équipement en infrastructures et services sociaux de base ;
- Le taux élevé d’analphabétisme, d’une faible diversification économique et d’une dégradation avancée des écosystèmes ;
- Les défis de la vie difficile, de l’inaccessibilité de certaines zones ;
- La nécessité d’entreprendre des mesures urgentes pour garantir les droits de ces populations et instaurer une justice spatiale et un développement équitable….
Éléments de réussite et points forts :
- Le nombre des présents, plus de 70 acteurs et représentants des organismes nationaux et internationaux;
- La volonté de plus de 30 associations pour adhérer dans la coalition civile pour la Montagne;
- L’intérêt démontré par plusieurs participants et participantes au sujet de la rencontre ;
- Plusieurs relations ont été créés avec des partis politiques, et avec les organismes nationaux et internationaux,(Exemple : avec les conseillers de la region :Khénifra – Beni mellal) ;
- les chercheurs sont prêts à nous fournir avec la documentation et les recherches effectuées autour des zones montages au Maroc…
Défis:
Les principaux défis rencontrés au cours de la mise en œuvre de cette activité sont les suivants :
- Les discussions avec les parties politiques national nécessitent parfois beaucoup de temps, pour cela il est important de trouver le rythme de travail approprié avec tous les partenaires concerner par le projet;
- Le manqué de sensibilité des organismes internationaux à l’égard des problématiques de la montagne,
- La multiplicité des intervenants dans le développement des zones de montagne au Maroc.
Leçons apprises :
Les leçons apprises lors de la mise en œuvre de cette activité sont les suivantes :
- Nécessité d’améliorer les approches méthodologiques de travail, et la capacité organisationnelle de la coalition civile pour la montagne ;
- Besoin de varier les techniques de communication au niveau de la coalition civile pour la montagne afin de mobiliser et sensibiliser la plupart des partenaires concernés par le projet, et créer des relations étroites avec les médias, secteurs gouvernementaux, etc…
Conclusion:
Le projet prend de plus en plus d’ampleur. En atteste, la grande mobilisation autour des acteurs et organismes nationaux et internationaux. Cette première activité du projet a connu une présence remarquable au niveau de la quantité et de la qualité. Le nombre des associations, Acteurs élus…, présents lors de cette occasion de la cop 22 à Marrakech, est sensiblement révélateur de la demande sur une thématique légitime et une approche crédible et sérieuse.
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